Amphithéâtre des 3 Gaules
L’amphithéâtre des Trois Gaules, situé à Lyon, est un site historique majeur datant de l’époque romaine. Utilisé pour les cérémonies et les jeux en l’honneur de Rome et de l’empereur Auguste, il témoigne de l’importance de Lugdunum (actuelle Lyon) comme capitale des Gaules. À travers ses vestiges, on découvre l’ampleur de l’influence romaine et les liens avec les peuples gaulois.
Les Origines de l’Amphithéâtre
L’amphithéâtre des Trois Gaules a été construit en 19 apr. J.-C. par la famille de C. Julius Rufus, prêtre de Rome et d’Auguste, avec l’aide de son fils et de son petit-fils. Cette construction s’inscrivait dans un projet plus large, celui du sanctuaire fédéral des Trois Gaules, dédié au culte impérial. Situé au pied de la colline de la Croix-Rousse, l’amphithéâtre était un lieu de rassemblement pour les délégués des soixante nations gauloises qui se retrouvaient chaque année pour célébrer Rome et l’empereur Auguste. D’une capacité initiale de 1 800 places, il servait à organiser des jeux et des événements en lien avec le culte impérial, renforçant ainsi l’influence de Rome et la cohésion entre les peuples soumis à l’Empire. Une inscription découverte sur place témoigne de la volonté des commanditaires d’affirmer leur légitimité à travers cette construction.
L’amphithéâtre des Trois Gaules a été agrandi à une époque incertaine, probablement sous le règne d’un empereur postérieur. L’ajout de deux galeries autour de la structure d’origine augmenta considérablement sa taille, portant ses dimensions à 143,30 mètres de long et 117,35 mètres de large, avec une capacité d’environ 20 000 places. Cet agrandissement transforma le site, initialement destiné aux élites gauloises, en un lieu accessible à toute la population de Lugdunum et des alentours. Cet espace accueillait non seulement des jeux publics, mais il devint également le théâtre d’événements tragiques, comme le supplice des martyrs chrétiens de Lyon en 177 apr. J.-C., parmi lesquels Sainte Blandine et Saint Pothin. L’amphithéâtre joua ainsi un rôle central dans l’histoire religieuse et politique de la ville, à la fois en tant que symbole de la domination impériale et de la persécution des premiers chrétiens.
Redécouverte et Conservation
L’amphithéâtre des Trois Gaules, après son abandon, a été partiellement détruit et transformé en carrière, comme de nombreux autres sites antiques. Son emplacement fut oublié pendant des siècles, mais les érudits de la Renaissance et de l’époque moderne en connaissaient l’existence grâce à des sources littéraires et historiques. Les premières fouilles au XIXe siècle ont permis de découvrir les contours de l’arène, mais ce n’est qu’au XXe siècle que de véritables travaux archéologiques ont été menés pour dégager ses vestiges. Dès 1956, des fouilles ont permis de mieux comprendre la structure de l’amphithéâtre et de localiser des parties essentielles de son architecture, comme ses murs de soutien. Les vestiges retrouvés ont été intégrés au Jardin des Plantes de Lyon, où ils sont aujourd’hui accessibles au public. Ces découvertes archéologiques ont permis de reconstituer en partie l’histoire de ce site emblématique, et elles continuent de nourrir la recherche sur le patrimoine antique de la ville de Lyon.